Entrée 1 - Un monde brisé
À la fin des années 2010, l'Europe se trouvait à la croisée des chemins. Son système économique n'avait jamais vraiment récupéré de la crise financière, et cela était encore pire suite à l'attitude des gouvernements européens, complètement déconnectés de leur base électorale et de la réalité quotidienne dans les grandes villes. Alors que les États-Unis s'adaptaient à cette situation en promouvant l'isolationnisme, l'Europe choisit de maintenir l'ouverture de ses frontières. Cela conduisit à l'arrivée de millions de réfugiés en provenance du Moyen-Orient déchiré par la guerre, en dépit des avertissements de toutes les forces militaires et policières.
La passivité et l'indécision des gouvernements européens, rétifs devant la réalité de ces nouveaux risques de sécurité, déboucha sur la pire série d'attaques terroristes de l'histoire, avec en point culminant l'explosion de deux engins nucléaires “sales” dans la banlieue de Paris et de Berlin. Bien que le nombre de victimes fut relativement bas, la vision d'explosions atomiques et les informations parlant des victimes mortes, ou en train de mourir, suite aux radiations, déclenchèrent une révolution que l'Europe n'avait jamais vue dans son histoire. Les États-Unis parvinrent à éviter de telles attaques, mais l'économie américaine souffrit de ce qui se termina sur une véritable guerre entre les états du Sud et les milices/groupes terroristes financés par les cartels de la drogue. Ces derniers avaient maintenant la mainmise sur plusieurs pays d'Amérique du Sud et s'enhardirent, percevant une faiblesse à l'Ouest.
Dans le sillage de ces attaques, l'Union Européenne fut complètement paralysée. Les partis politiques traditionnels s'effondraient en quelques heures, consumés par la colère des peuples. Des leaders populistes arrivèrent au pouvoir en promettant de stopper la corruption, résoudre la crise et rendre sa sécurité à l'Europe.
Une chasse aux coupables débuta, soutenue par un soutien populaire sans précédent. Deux ans plus tard, des milliers de personnages anciennement “intouchables”, comme des politiciens, des banquiers ou des hommes d'affaires, avaient été jugés coupables d'avoir mis le monde dans cet état et furent exécutés ou condamnés à la prison à vie. Mais en dépit du soutien populaire ponctuel, les leaders de ces révolutions ne pouvaient rien faire pour résoudre la situation économique, qui empirait. De nombreuses structures économiques avaient été endommagées au-delà de toute réparation, des usines avaient été pillées et fermées, les infrastructures souffraient d'années de mauvais entretien. Bien que la plupart des pays européens évitèrent l'effondrement total, quasiment chaque pays moderne vit sa situation empirer, avec des coupes budgétaires massives sur le financement des membres les plus faibles de la société – les malades et les personnes âgées.
La dégradation du système de santé et des aides sociales conduisit à d'autres émeutes, qui menacèrent de détruire les derniers vestiges de stabilité auxquels s'accrochaient l'Europe et l'Amérique du Nord. Poussés par le désespoir, les leaders se tournèrent vers les corporations, enfonçant le dernier clou dans le cercueil de l'Ancien Monde.