Le Merkava Mk.4M (or Mk.4 Meil Ruach, qui signifie « coupe-vent ») est, pour simplifier, un Merkava Mk.4 équipé d'un APS hard-kill Trophy. Pour plus d'information sur le Merkava Mk.4, reportez-vous à l'article dédié.
Merkava Mk.4M
Même si le blindage d'avant-garde du Merkava Mk.4 lui offrait un niveau de protection élevé contre tous les types de menaces, des améliorations supplémentaires se révélèrent nécessaires. Mais le problème du blindage, c'est qu'il arrive un moment où la masse du char finit par devenir trop importante. Le Merkava Mk.4, avec ses 70 tonnes, entrait dans cette catégorie. D'autres solutions devaient être trouvées pour accroître la protection du char contre les missiles et les lance-roquettes utilisés dans la guerre asymétrique, les deux armes antichars d'infanterie les plus courantes aux côtés des engins explosifs improvisés. L'installation d'un système de protection active devenait alors la solution la plus évidente.
Avant de s'intéresser à l'APS Trophy en particulier, quelques mots au sujet des systèmes de protection destructeurs en général.
Les systèmes de protection active partent de l'idée que le meilleur moyen de protéger un blindé est de faire en sorte qu'il ne soit pas touché. Il existe deux sortes d'APS, qui détectent l'arrivée d'une menace au moyen d'un radar et interagissent avec elle : les systèmes soft-kill et les systèmes hard-kill.
Les APS soft-kill sont constitués d'émetteurs variés destinés à perturber le système de guidage des missiles guidés. Ils fonctionnent à longue portée et font en sorte que le missile rate sa cible. Ce système a deux défauts majeurs : son efficacité dépend du type de missile contré et il ne fonctionne pas du tout contre les projectiles HEAT sans système de guidage utilisés dans les lance-roquettes.
Les systèmes hard-kill, au contraire, sont conçus autour de l'idée de détruire le projectile ennemi avant qu'il n'atteigne le véhicule en le frappant avec quelque chose, par exemple les fragments issus d'une explosion contrôlée. Là aussi, les défis à relever sont simples :
- La portée de ce type de système est limitée.
- Tirer des projectiles explosifs dont les fragments saturent l'espace à proximité du char est en général peu apprécié de l'infanterie qui l'accompagne.
- Le temps de réaction doit être extrêmement court pour espérer contrer à courte distance une menace volant à grande vitesse (orientation du lanceur incluse).
Le bon côté, c'est que ce système est efficace contre les lance-roquettes, même à courte portée si ses composants sont assez performants (tout se résume en fait à la vitesse de réaction).
Merkava qui a été détruit par un missile Kornet
Cela peut paraître de la science-fiction, en particulier pour tous les amateurs de technologie de la Seconde Guerre mondiale, mais le concept est en réalité ancien. Les Soviétiques furent les premiers à fabriquer et aligner sur le champ de bataille un APS hard-kill avec leur système Drozd. Son développement débuta en 1977 en vue d'améliorer les chars T-55 et T-62. Naturellement, étant donné la technologie disponible en URSS en 1980, le Drozd était lent à réagir, sa portée minimale était de 250 m et il se révélait extrêmement dangereux pour l'infanterie et les véhicules légers se trouvant aux abords de l'explosion. Il était également très onéreux, ce qui signa sa perte. Des prototypes ont été construits et auraient vu le feu en Afghanistan.
On avait bien entendu eu la même idée en Occident et d'autres systèmes y furent testés. Cependant, le réel développement de ce type de protection a commencé à la fin des années 90, début des années 2000. le déploiement de ce type de système reste lent, en raison des problèmes inhérents qui lui sont liés : coût, mais aussi performances, fiabilité ou sécurité. Actuellement, le seul système hard-kill produit en masse et testé sur le terrain est l'APS Trophy.
Le Trophy, aussi dénommé Windbreaker ou ASPRO-A dans l'armée israélienne, a été développé au début des années 2000 par Rafael et Elta du groupe IAI. Il en existe plusieurs variantes, celle du Merkava étant la plus lourde avec un bon 850 kg. Il s'agit d'un système hard-kill constitué de deux lanceurs cubiques équipés d'un chargeur automatique de trois projectiles, installés de part et d'autre de la tourelle. Les lanceurs pivotent et pointent vers la menace selon les informations fournies par leur radar de guidage. En théorie, les lanceurs peuvent pivoter à 360° mais en réalité, leur arc d'action est limité à 200° en raison du bouclier antisouffle installé derrière chacun d'eux pour protéger l'équipage.
Le système Trophy ne tire pas de roquettes sur le projectile ennemi, mais une volée de grenaille constituée de 35 pénétrateurs explosifs, ce qui constitue une solution assez unique. Sur le caisson de contre-mesures, se trouve deux panneaux radars destinés à recevoir le radar Doppler Elta ELM-2133 Windguard Pulse.
Le système Trophy se révèle plutôt efficace, y compris contre les missiles guidés et les tirs de lance-roquettes, contrairement à certains modèles expérimentaux occidentaux. Les sources sont en désaccord sur sa capacité à traiter les obus HEAT et HE tirés par des chars, mais il est probable qu'il se montre là aussi efficace. Son coût est également raisonnable.
Le système Trophy
Cependant, il a quelques inconvénients.
Le plus important est son rayon d'explosion. Recevoir un tir de projectiles brûlants n'est bon pour la santé de personne. À l'époque de son introduction, cela a constitué un sérieux problème pour l'armée israélienne, qui a dû ajuster la tactique des unités d'infanterie accompagnant les chars. Pour le dire simplement, les soldats doivent se déplacer derrière les chars équipés de Trophy. Toutes les armées qui adoptent ce système doivent faire de même, comme c'est le cas de l'armée américaine, qui avait rejeté le système pour cette même raison. Ensuite, le temps de rechargement du Trophy est assez long pour un APS (1,7 seconde) et ses charges sont limitées, ce qui crée des ouvertures dans la protection. Plusieurs lance-roquettes tirés en même temps pourraient réussir à passer.
En dépit de ces défauts, le système Trophy fonctionne et son développement continue. Les Merkava Mk.4 équipés de Trophy ont déjà connu le combat. En particulier au cours de l'opération Protective Edge de 2014, au cours duquel ce système a intercepté un grand nombre de roquettes et de missiles guidés. Leur nombre exact est inconnu, et les estimations varient entre une dizaine et une trentaine, mais une chose est sûre, aucun Merkava Mk.4 n'a été perdu perdu au combat à ce jour.
Dans Armored Warfare, le Merkava Mk.4M sera un char de combat principal de rang 10 de progression de la branche israélienne, et le véhicule ultime de cette branche.
Au rang 10, beaucoup de CCP occupent une niche particulière. L'Abrams joue la carte de la polyvalente et de la réponse à toutes les situations, le Challenger 2 ATDU celle du plus gros blindage, etc. La spécialité du Mk.4 est la protection active. Son blindage sera relativement épais et il possédera le plus de PV des véhicules de son rang. Mais il pourra aussi être doté d'une nouvelle version avancée du Trophy, capable d'intercepter tous les types de projectiles, y compris les impacteurs cinétiques.
Merkava Mk.4M
La capacité à intercepter des pénétrateurs APFSDS n'est pas de la science-fiction, enfin, pas complètement. L'idée n'est pas de détruire la tige du pénétrateur, son énergie est bien trop élevée pour cela; mais de lui donner la petite pichenette qui le déviera assez pour ne pas frapper avec sa pointe. Il suffit de quelques degrés pour que sa pénétration soit considérablement réduite. Selon certaines sources, dévier la tige de 10° suffit à réduire ses capacités de pénétration de 50 %.
De plus, un système capable d'intercepter les impacteurs cinétiques aurait déjà été construit et testé sous la désignation AMAP ADS par une firme allemande du nom de IBD Diesenroth. Le mot-clé ici est « aurait ». Le système étant classé et la distance à laquelle il opérerait si courte, qu'il existe des doutes considérables quant à son existence. Le plus gros défi quand il s'agit de venir à bout d'un impacteur cinétique, c'est naturellement son extrême vélocité. Un obus de 105 mm peut être intercepté à environ 500 m avec les technologies actuelles, étant donné sa vélocité moyenne de l'ordre de 1600 m/s. Mais les pénétrateurs modernes peuvent atteindre 1800 m/s.
Néanmoins, IMI, Rafael et IAI ont déjà annoncé leur intention de développer une nouvelle génération d'APS Trophy et d'y intégrer des éléments d'Iron Fist ( un autre projet israélien rejeté en faveur du Trophy), pour lui permettre d'intercepter les obus cinétiques. Qu'il s'agisse d'un projet réaliste, d'un coup marketing ou d'un doux rêve reste à déterminer.
Dans Armored Warfare, nous avons pris la liberté d'introduire cette nouvelle génération de Trophy, comme concept « possible ». Après tout le jeu se déroule à la fin des années 2030 et début des années 2040. On pourrait nous dire que nous plaçons beaucoup de foi dans le savoir-faire des développeurs militaires israéliens.
Merkava Mk.4M
En ce qui concerne les caractéristiques du véhicule, il s'agit d'un Merkava standard comprenant :
- Un canon de 120 mm IMI avec casier prêt à l'emploi de 4 obus
- Des munitions avancées qui le rendent compétitif (comme le missile guidé Lahat)
- Un puissant moteur de 1 500 cv qui lui offre une mobilité similaire à celle du Merkava Mk.4.
De manière générale, le Merkava Mk.4, n'est pas un char destiné au combat rapproché. Il est plus à l'aise pour détruire ses ennemis de loin en profitant du blindage de sa tourelle et de son APS avancé. Les tanks les plus rapides sont en mesure de déjouer ses manoeuvres, mais s'il est bien joué, il peut infliger d'énormes dégâts. Mais ne vous inquiétez pas, même à courte distance, il reste viable et c'est en fait un des chars de rang élevé les plus agréables à utiliser pour les nouveaux joueurs.
Nous espérons que vous apprécierez ce char, et à bientôt sur le champ de bataille !