Le char de combat principal Chieftain est l'un des véhicules les plus importants dans l'histoire des blindés britanniques. Une version modernisée est toujours en service dans quelques pays (notamment en Jordanie et en Iran) et, malgré ses 40 ans passés, ce char est toujours une redoutable machine de combat. Nous avons déjà abordé l'historique de son développement dans notre article précédent, mais qu'en est-il de ses états de service ?
Historique
La première série de tanks d'essais a été aperçue en Allemagne en décembre 1962 (aux couleurs du 5th Royal Tank Regiment) et ils furent testés lors des conditions les plus difficiles qui soient pour un tank. Ces conditions permirent de dévoiler quelques-uns des défauts des premiers Chieftains. Ses capacités de conduite hors route étaient mauvaises, le char n'avait pas assez de puissance, l'opérateur radio était bien trop occupé (il devait charger le canon, les mitrailleuses et gérer les communications) et le refouloir électromécanique n'était pas fiable. Il fonctionnait via un capteur de lumière qui avait tendance à s'actionner dès qu'une ombre était projetée dessus, et le refouloir s'activait donc sans prévenir - un pourvoyeur peu attentif pouvait facilement perdre un bras à cause de cette machine infernale. Certains équipages le désactivaient tout simplement, et poussaient l'obus et le chargeaient manuellement - ce qui deviendra plus tard la procédure standard, une fois que des essais prouvèrent qu'il n'y avait aucun danger à procéder ainsi. Ces trois mois d'essais difficiles se terminèrent par une tragédie, lorsqu'un pourvoyeur oubliât d'insérer les inserts isolants dans la culasse, dans le feu de l'action. Le tir provoqua un retour de flamme dans l'habitacle, tuant deux membres d'équipage. Cet incident suscita une modification du canon, afin qu'il ne puisse plus tirer en l'absence des inserts isolants.